lundi 31 juillet 2017

contrôle thermique du coeur


parait que tes lunettes font peur aux enfants 
parait que tu as une tronche de lune
parait que tu es obsédé par le corps des femmes
parait que tu véhicules une image de mec non hétéronormé
parait qu'en tant que smicard tu incarnes le parfait nouveau bourgeois
parait que t'es souvent relou après une journée de boulot
parait qu'il te faut toujours un sas
parait que t'es un poète belge qui s'ignore
parait qu'on reconstituera ton oeuvre poétique de façon posthume

pauvre type qui a toujours besoin de rêver pour avoir une vie

fait chaud
fait chiant
heureusement que ta blonde te demande délicatement l'autorisation de te juter dans la bouche
permission accordée

à l'heure légale de l'aube
tu rates à peu près tout 
sauf ça

faut pas le faire
tu le fais
faut pas le dire
tu le dis
contrôle thermique du coeur

l'hostilité est devenue une tradition qui rend les gens joyeux
romantisme dégueulasse
egos haineux
la ville est maudite
bataille de bites dans le palais épiscopal
petit poucets cracheurs de cailloux
rois affalés dans leur graisse
frissons
fatigue
foutu réel
la ville est maudite et tu te sens un peu vide

la direction te demande d'émettre des voeux
tu t'exécutes et puis tu t'aperçois très vite qu'en fait la direction s'en fait du papier q de tes voeux
et puis tu te rends compte que la liberté sans le progrès génère un bon gros paquet d'inégalités
épiphanie de merde

Il y a une poubelle qui crame
lauriers roses
Il y a des poneys qui s'empoisonnent
lauriers roses
il y a des dingues formidables qui parlent tout seul
Il y a un pêcheur à l'écart sur le canal latéral
c'est le bruit de l'eau qu'il pêche en réalité il te dit
et ça tu ne peux que le comprendre
heureux que tu es d'être là où tu es
vaguement détendu
vaguement dépressif
vaguement soigné par la blessure sucrée des arbres qui sans parfum te parfument

juillet 2017
au dessus de toi les nuages nagent comme des raies manta

juillet 2017
pourvu que tes godasses tiennent le coup jusqu'au mois prochain