mardi 1 juillet 2014


moi je pense aux aimants qu'il y a sous la terre

...c'est une vieille expression...qui date de l'occupation...et qui signifie que tout va bien...qu'il faut se servir du cadre...oui...pour ne plus en avoir besoin...ou pour mieux l'exploser...après des heures dans les tunnels...je remonte à la surface par un puits à échelons...à la surface justement...toute une ville de manèges...sous un grand ciel artificiel...des gens en goguette circulent sans émotions...dans le décor romantique...certains ont des code-barres dans le regard...d'autres la peau étiquetée...animaux téléguidés...enfants alloués...au signal...tout le monde se sépare...et regagne sa cellule informatisée...bref...au coin de la rue...à l'ombre des platanes...y a le fameux bus qui part pour les steppes...le vieux bus censé traverser 350 kilomètres de dépression très fertile...un autre monde...soi-disant désert...un lieu saint ou selon...un lieu de perdition...qui remédiera peut-être...à ce truc qui ne veut pas que je vive...et qui revient...régulièrement...je discute sous les arcades...avec Miroslaw...un travailleur itinérant gaulé comme un haltérophile...un tricératops dans chaque triceps...mais qui a bien galéré là-haut...dans le nord du pays...et qui a laissé femme et enfants...et qui est venu tenter sa chance...ici...pour que les choses s'améliorent...et qui me propose une bière...elle est pas chère...mais elle est très bonne...tu vas voir...par contre...garde ta canette dans le sac en papier...il me dit...les flics plaisantent pas avec ça...par ici...on trinque à la grandeur...qui ne déprécie pas autrui...rires tonitruants...enfin surtout lui...moi je sais pas trop faire...moi je pense aux aimants qu'il y a sous la terre...aux belles balades qui vont avec... 

prière dans la rage et la bonne humeur

et puis Seigneur
je ne sais toujours pas que je vais mourir
d'où ces parfums d'éternité
ni merci ni merde
tout peut danser et tout danse
les nuits d'amour banales
la misère de ce travail à la con
le grand ordinaire
les genoux les os les nerfs
parfois c'est même un peu d'âme rendue
car j'ai des plans d'évasion plein la bouche
et ce sont des mots d'amour enfermés
des plans murmurés à la comète
et puis Seigneur
je ne sais toujours pas que je vais mourir
d'où ces parfums d'éternité